Pour mémoire 
BAGHIR
PASSEPORTS PHOTOGRAPHIQUES
Vernissage le jeudi 20 juin à partir de 19h, en présence de l'artiste
Exposition du 12 juin au 27 juillet 2019
Baghir, PP#3370, 2019 Tirage numérique sur papier Hahnemuhle, 30x30 cm, pièce unique, 350€
"Laisser le monde naître à nouveau, 
trop de regards l'assaillent."

Pierre-Albert Jourdan 

"Paysages - sur de fins brouillards sans limites une clarté vacille dans l’interrogation. Un temps suspendu verse ses gouttes de lumières. Les regrets aériens de bleus et de mauves voilent l’ouvert de l’espace. Le gris du Greco, bruissant, n’est jamais loin. Les bornes sont évanouies. Laisser couler le ciel, la mer en soi. Dos - malgré les scarifications des fonds, l’offrande est d’autant plus nue. Un corps fait l’espace. Et la rose, en sa dolence, est équilibre. Et toujours, lumières et couleurs tendues à nos yeux comme un bol de lait chaud. Un parfum de lumière. La pensée mène alors une vie et l’œil, une autre. 

Dès les premiers contacts avec le travail de Baghir, une conviction aussi puissante que douce nous atteint. Un choc qui ne résulte d’aucun procédé bruyant. Quelque chose d’intime à nos sens : de l’eau à nos racines pour les gorger de toutes les enfances du regard. 

Pour qui connait déjà ses précédentes œuvres, il sera aisé de discerner les liens qui assurent la continuité entre l’œuvre poétique des Perturbations numériques et l’œuvre picturale des Passeports Photographiques. La rétine de Baghir compose en appogiatures persistantes, élégantes, ténues. Nous voyons comme à travers les replis d’une paupière qui serait devenue libre toile. L’air y est teint d’azurs, d’humidité. Rien ne tache la lumière. L’air se fait un bain de couleurs. Tendresses chromatiques. Silence attendant d’être rompu. Patience du photographe envers l’instant, sans nul repentir de peintre. Juste des cicatrices encielées. 

Passeports enfin, pour que jamais la nuit d’une paupière ne s’abaisse autrement qu’en épiphanies. Faire place nette, sans délai, pour le seul amour de ce frémissement de source et de hasards qui nous fuit. En des matins charnels, les modèles du photographe sont les officiantes, à leur insu, de cette grâce. Baghir n’a jamais fini de solliciter l’expérience visuelle. La sienne, virtuose, préfigure ce que nous persistons à attendre, ce que nous voudrions apprendre à recevoir. En ce monde devenu difficilement habitable, l’œuvre photographique de Baghir patiente à la fenêtre comme Le géographe de Vermeer : "Laisser le monde naitre à nouveau, trop de regards l’assaillent." 

Martine Jobbé Duval

Baghir, PP#6431, 2019 //  Baghir, PP#0635, 2019
Tirages numériques sur papier Hahnemuhle, 30x30 cm, pièces uniques, 350€
BIOGRAPHIE
Nicolas Baghir Maslowski est né en France en 1974. Il a choisi pour nom d’artiste Baghir, le prénom de son grand-père russe, mort en 1917. C’est son père, écrivain, qui est à l’origine de sa passion pour la photographie en lui offrant un petit appareil photo. L’enfant, rêveur, se passionne pour l’image et par le prisme de l’objectif s’invente un univers. Sa vision prend corps dans le flux des « Pertubations numériques », fruit de quatre ans de recherches et de plus de 15 000 prises de vue.  Ses images, tout à fait contemporaines, se réfèrent au mouvement pictorialiste. Les images sont avant tout une étude de la beauté picturale, une recherche de la sérénité, un hommage à la peinture et à la photographie qui explorent la terra incognita du monde photographique onirique.
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