Les photographies en noir-et-blanc de Nicolas Baghir s’inscrivent dans la tradition des pictorialistes du début du XXème siècle qui ne veulent pas reproduire ce qu’ils voient mais cherchent à transformer le réel à l’aide de procédés variés tels que le flou, les effets de clair-obscur, ou encore de techniques sophistiquées de tirages. Leur ambition, que la photographie intègre la catégorie des Beaux-Arts, à l'instar de la peinture.
Cette dernière est d'ailleurs une nouvelle fois omniprésente dans la série de Baghir intitulée Variations 2.18, à travers laquelle il aiguise son désir de peindre : des paysages constrastés, comme frottés au fusain ou à la peinture noire. Poursuivant ici son exploration des possibilités qu'offrent le film 35mm, grâce à des filtres conçus par ses soins, il quitte cette fois les arbres solitaires qui constituaient en grande partie ses travaux précédents. Il s'arrête en ville, devant les lignes ferroviaires qui conduisent à la Gare Saint-Lazare, construisant une image qui ne manque pas d'évoquer la série de toiles d'un certain Claude Monet...
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